Lundi 15 août 2016. Finale du saut à la perche aux J.O. de Rio. Thiago Braz Da Silva, athlète brésilien dont le record personnel est à 5m93 vient de passer 6m03, son nouveau record personnel. Renaud Lavillenie, champion olympique à Londres en 2012, va s’élancer pour tenter de remporter l’or, ou surtout de ne pas le perdre. Le public brésilien le siffle. Et là que voit-on ? Moins de 30 secondes avant de s’élancer, Lavillenie montre son pouce vers le bas comme pour signifier : « c’est nul ce public qui siffle ! »
Il est en train de perdre « son centre », sa concentration, de perdre sa capacité « à tenir et supporter émotionnellement » tout ce qui se passe à ce moment-là. Il donne son attention à l’extérieur de lui, quelques minimes particules d’attention, mais elles suffiront à le rendre moins performant et à lui faire perdre le titre.
La médaille d’or est perdue avant même sa course d’élan. A ce moment-là précis, Renaud Lavillenie ne gère pas mentalement et émotionnellement la désapprobation qu’il reçoit du public brésilien.
On peut penser également que cet exploit inattendu de Da Silva, qui n’avait jamais passé plus de 5m93, a facilité cette fragilité de Lavillenie à ce moment-là. Avait-il prévu et travaillé l’inattendu dans sa préparation pour les J.O. ?
Et vous ? Qu’est-ce qui vous fait perdre votre « centre » ?
Vous arrive-t-il aussi de donner votre attention à l’extérieur de vous dans des moments importants (réunion importante, examen, entretien d’embauche, audition musicale, compétition sportive, rendez-vous avec un client, etc.) ?
Vous arrive-t-il également d’être moins performant quand vous recevez de la désapprobation ou de l’approbation d’un public ou d’une personne en particulier
Nicolas von Burg
